Dans un podcast du FMI, le gouverneur de Bank Al-Maghrib est revenu, avec le franc-parler qui le caractérise, sur l’épreuve douloureuse de l’ajustement structurel en révélant des détails inédits.

Il ne fait aucun doute que le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, s’est forgé une réputation au niveau international au fil d’une longue expérience au sommet de la finance marocaine. Raison pour laquelle personne n’a été étonné qu’il soit désigné parmi les meilleurs banquiers centraux au monde par le magazine Global Finance (voir repère). Fin connaisseur des subtilités de l’économie nationale et des marchés financiers qu’il connaît si bien, Jouahri a, au cours de son long parcours qui continue jusqu’à aujourd’hui, dû gérer l’économie nationale à la tête du ministère de l’Economie et de Finances dans les années 80 dans une conjoncture ultra difficile.

Jamais un argentier du Royaume n’a eu une mission aussi ardue que celle qu’Abdellatif Jouahri a dû mener lors de la crise liée à l’ajustement structurel qui avait plongé le Maroc dans une période mouvementée où le gouvernement de l’époque a été forcé de prendre des mesures difficiles et surtout douloureuses. Cette période a beaucoup marqué l’actuel patron de la Banque centrale qui a en parlé à cœur ouvert à Taline Koranchelian, directrice adjointe du Département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, dans un podcast publié sur le site de l’instance financière. Avec un ton serein qui reflète le poids des souvenirs, Jouahri s’est épanché librement sur la bataille qu’il a livrée pour mettre le Royaume sur les rails de l’ajustement structurel. Ce fut le premier choc libéral d’un pays habitué aux plans quinquennaux.