e dynamisme du développement économique qui petit à petit s’opère dans le nord du Maroc soulève l’appréhension des acteurs politiques dans les deux enclaves occupées par l’Espagne, après que Rabat ait mis fin à « la contrebande » en fermant les postes frontaliers, ce qui a aggravé encore plus une crise économique à Sebta et Melilla déjà bien entachée par Dame Covid.

Le trafic de marchandises en contrebande à son apogée, il y a plus de deux ans, c’était jusqu’à 9 000 porteurs et 10 000 voitures qui vivotaient sous l’égide de ce commerce atypique (appelé ainsi en Espagne par « euphémisme “). Il déplaçait au moins plus de 50 % de ce que Sebta importait de la péninsule. Des spécialistes en Espagne estiment que des marchandises d’un coût d’au moins 500 millions d’euros, importées par Sebta en 2018, se sont retrouvées au Maroc. Un commerce florissant, à tel point qu’il y a environ plus de deux ans, le Maroc et l’Espagne créaient même un passage spécifique pour le portage (Tarajal II). Ce fut un temps et aujourd’hui, il y a des grossistes qui ont déjà connu une baisse de 30 à 40 % de leur chiffre d’affaires, reconnaît-on de l’autre côté. L’effet domino est tel qu’on estime que le travail « a chuté de plus de 70 % » dans l’enclave qui dépasse aisément les 35 % de taux de chômage. C’est dire si la fin du portage à Sebta est devenue une crise politique difficile à gérer dans les présides occupés.