Le Haut-Commissariat au Plan prévoit une augmentation de la dette publique dans les deux prochaines années, dont le niveau est jugé inquiétant. Avis d’experts.

La Loi des Finances permet au gouvernement de faire des sorties à l’international, pour combler le besoin de financement estimé à 40 MMDH. Le Royaume n’écarte pas cette possibilité sachant que, jusqu’à présent, le pays demeure attentif aux marchés financiers et négocie une nouvelle ligne de crédit modulable auprès du FMI, selon les dires du patron de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri. Le Royaume semble attendre le moment opportun pour lever les fonds dont il a besoin. Actuellement, le niveau d’endettement du pays est important.

Comme en témoigne le dernier rapport du Haut-Commissariat au Plan (HCP), où il est marqué que la dette publique (taux d’endettement global), devrait franchir le cap de 83% en 2022, et culminer l’année suivante à 83,6%, sachant qu’elle était à 82,5% en 2021. Le Département d’Ahmed Lahlimi prévoit « une accentuation du besoin de financement », vu la pression à laquelle sont soumises les caisses de l’Etat. D’où le recours au marché international, jugé « indispensable », pour éviter une pression sur les liquidités domestiques.

Plusieurs facteurs poussent à ce qui s’apparente à une « fatalité ». D’abord, la hausse des dépenses courantes de l’Etat liée à la hausse du budget de compensation (qui va culminer à 2,5% du PIB au lieu de la moyenne de 1,4%) et aux dépenses imprévues comme les subventions accordées aux transporteurs et le plan d’urgence pour pallier les effets de la sécheresse. Ce à quoi s’ajoute le maintien des dépenses d’investissement qui vont s’accroître de près de 8,5% pour atteindre 26,2% du PIB en 2022. Par conséquent, le déficit budgétaire ne sera pas en dessous de 5,5%.