Les perspectives de production du blé dans le monde semblent optimistes. Ainsi et après le dernier rapport du ministère américain de l'Agriculture (USDA) prévoyant des hausses de la production mondiale du blé, c’est autour du Conseil international des céréales (CIC) de confirmer ce constat. Dans ses prévisions du 18 août en matière d’offre et de demande pour la campagne de commercialisation 2022/23, le CIC prévoit une hausse de 8 millions de tonnes, soit 778 Mt au total.
Changement climatique, un élément perpétuel
Pourtant, ces prévisions enthousiastes risquent de ne pas durer dans le temps à cause du réchauffement climatique. En effet, quelles que soient les prévisions, le changement climatique risque de chambouler la donne. Un récent rapport scientifique, publié dans la revue Une Terre le 19 août courant, indique que le changement climatique devrait modifier considérablement le rendement et le prix du blé dans les années à venir. Et ce, même si nous atteignons les objectifs d’atténuation du climat et restons sous la barre des 2 °C de réchauffement. Selon les chercheurs menant cette étude, le rendement du blé est susceptible d’augmenter aux hautes latitudes et de diminuer aux basses latitudes, ce qui signifie que les prix des céréales sont susceptibles de changer de manière inégale et d’augmenter dans une grande partie des pays du Sud, renforçant les inégalités existantes. Une mauvaise nouvelle pour le Maroc qui peine encore à atteindre sa souveraineté alimentaire et à s’affranchir des marchés mondiaux en assurant son autosuffisance en termes de nombre de produits agricoles, notamment la céréaliculture marquée cette année par la faiblesse de l’actuelle campagne agricole. En fait, la production céréalière nationale ne couvre que 60 à 65% de nos besoins et notre pays reste obligé d’importer le reste. Pour rappel, le Maroc importe en moyenne, chaque année, 3 à 4 millions de tonnes de blé tendre et 800.000 à 900.000 tonnes de blé dur.