L’absentéisme est partout, tant dans l’entreprise que dans les médias. Depuis 2011, le nombre moyen de jours d’absence par an et par salarié a augmenté de 75%, passant de 14 à 24,5 jours[1]. Sur une période plus récente, entre 2017 et 2022, la hausse est de 36%, passant d’un peu plus de 18 à 24,5 jours d’absence en moyenne par salarié. Face à ce contexte et aux actuelles difficultés de recrutement, ma conviction se renforce : seule la prévention permet de réduire l’absentéisme à moyen et long terme.

Pourquoi l’absentéisme ?

Le contexte global peut expliquer en partie l’explosion actuelle du nombre d’arrêts

maladie : difficultés conjoncturelles, crise économique, inflation galopante qui contraint certains à cumuler les emplois pour s’en sortir. En conséquence les coûts de l’absentéisme augmentent également fortement. En plus de la masse des remplacements (CDD ou encore intérim) et pour partie de celle des salaires des absents, il convient de rajouter des coûts indirects tels que :

– la désorganisation du travail

– la gestion administrative supplémentaire et imprévue,

– le remplacement du salarié absent : recrutement et formation

– la baisse de la productivité

Au-delà de ce contexte global, nous nous devons de comprendre la situation de chacun : les réalités économiques individuelles peuvent avoir un impact réel sur l’absentéisme. En effet, nous ne sommes pas égaux face à la maladie, à la sécurité économique et à la couverture sociale. De plus nous n’appréhendons pas tous notre métier et l’occupation de notre poste de manière similaire :

– ainsi, plus son métier est apprécié par le salarié, plus sa responsabilité individuelle est engagée, plus son autonomie est importante, plus il est présent : peut-être une explication au fait que l’absentéisme des cadres est très inférieur à celui des non-cadre même s’il augmente ces dernières années.

– à l’inverse, plus la protection sociale d’un travailleur est importante et sa sécurité contractuelle forte, plus il est susceptible d’être absent : les taux d’absentéisme des fonctionnaires sont plus élevés que ceux des salariés des grandes entreprises, eux-mêmes plus élevés que ceux des salariés des petites entreprises, ceux-ci étant encore plus élevés que ceux des travailleurs non-salariés.

Ce sont des faits et en aucun cas un jugement