Salaire très bas, incertitude, conditions de travail difficiles, le tourisme est l’une des débouchées les moins attractives pour les jeunes recrues. Pourtant il figure parmi les secteurs névralgiques et les plus stratégiques pour l’économie du pays.
Casablanca, 6h30 du matin. A la réception d’un hôtel
4 étoiles situé au centre-ville, Hamid, 32 ans, se prépare à entamer son shift dans le sourire et la bonne humeur. Hamid est réceptionniste depuis deux ans dans cet établissement et ne dispose toujours pas du fameux sésame : un CDI. Ce lauréat de l’Institut spécialisé de Technologie appliquée hôtellerie et touristique (ISTAHT), est intérimaire et peut être remercié à tout moment sans indemnités. «A cause de mon salaire misérable de 3 500 dirhams par mois, je n’ai pas pu me marier et fonder une famille. Depuis que j’ai eu mon diplôme de l’Institut, c’est la même histoire. Les offres d’emploi ne sont pas intéressantes. On vient de m’offrir un travail dans un hôtel 5 étoiles à Marrakech qui exige, pour un poste de réceptionniste, de grandes qualifications, une maîtrise des langues, une expérience de plusieurs années, mais pour un statut d’intérimaire et pour un salaire de 2000 dirhams. C’est honteux», nous déclare-t-il.